L’écologie, c’est parler de tous les sujets ! Elle constitue un système qui a une particularité unique dans l’univers connu. Pourquoi cela a-t-il échoué ? Mais pour le philosophe Bruno Latour, nous sommes entrés dans un nouveau régime climatique. Oui, c’est assez clair. Vous parlez de nouvelle Constitution. J’étais récemment en avion au-dessus des glaces du Groenland. Comment est-ce qu’on absorbe un monde où il faudrait cinq Terres alors qu’il n’y en a qu’une ? Les zadistes ont fait une opération de grande importance en philosophie politique, c’est de dire que les zones sont à défendre. Parce que cela avait l’air de ressembler à la nature, donc leur demande restait radicalement extérieure au social. Bruno Latour naît en 1947 à Beaune (Côte-d’or) dans une famille de négociants en vin. C’est le sens de la « dénégation » : on sait, mais on dit « je ne peux pas vivre avec cela ». Les partis écologistes et féministes se sont développés avec beaucoup de peine pour essayer de faire entrer les nouvelles questions dans les questions d’injustice sociale, mais cela n’a jamais pris dans le cas des écologistes. On était sur Terre avec des ressources qu’on se disputait. Elle a des plis, des propriétés, une complexité, des ressources et une hétérogénéité extraordinaires. C’est cela que j’appelle l’« embarrassement » ou la « déréliction ». Bruno Latour — En termes de … Il ne faut pas utiliser le mot parce que « nature » oriente aussitôt vers une vision apolitique. Cela dépend ce qu’on entend par « intégrer » et par « non humain ». Mais j’ajoute une hypothèse — et je pense que Reporterre sera le dernier à me dire que ce n’est pas une bonne hypothèse — qui est de dire : les gens qui savent que la situation décrite par les scientifiques est exacte et qui se désignent eux-mêmes comme « climatosceptiques » ont en fait décidé de ne pas en tenir compte. Avec : Philippe Descola. L’autre énorme avantage de la situation est qu’elle ouvre la possibilité d’inventer une nouvelle Terre qui n’est pas le globe, notamment avec l’approche des « communs ». En quoi l’encyclique Laudato Si est-elle importante ? Bruno Latour. Il faut aussi reprendre la question écoféministe. C… Rien. L’argument de votre dernier livre, Où atterrir ?, est que la politique doit se réorienter selon un autre axe que celui qui s’est imposé depuis un demi-siècle — entre le passé et le progrès. Ce qui m’intéresse dans la phrase « C’est la nature qui se défend », c’est l’allusion à quelque chose qui est une forme de pouvoir souverain. Faire alliance suppose de renouveler aussi le ton dans lequel on parle de politique. Le scientifique devient alors un simple constructeur de modèles, la référence à une nature dont il faudrait expliquer le comportement étant sans objet. » Les partis Verts ont disparu. L’une est encastrée dans l’autre. La Découverte (1999 ; 2004) Biographie de l’auteur. Dans cet ouvrage qui poursuit la réflexion entamée dans Nous n’avons jamais été modernes (1994), Bruno Latour s’attache à montrer comment concevoir ensemble le collectif des hommes et de la nature. . Reporterre — Comment décrire la situation politique d’aujourd’hui ? Ce n’est pas une politique d’êtres humains entre eux. Ce sont les différentes parties prenantes qui se trouvent sur un territoire. On aura beau dire qu’il faut défendre les espèces, cela ne vous concerne pas directement, ce n’est pas vous. . Ils n’ont pas vu que la nature était elle-même une notion politique. Ce que j’entends de Mélenchon, c’est Germinal   à la télé ! C’est très important et cela a un peu bougé, malheureusement pas beaucoup, les chrétiens. Quelle est la différence entre la nature et un territoire ? On croit s’être débarrassé de Dieu et on se retrouverait avec la nature ! Pape François : Flickr (Thierry Ehrmann/CC BY 2.0) L’auteur formule la nécessité de réintégrer dans la réflexion sur nos démocraties des questions laissées jusqu’ici aux scientifiques, qui concernent pourtant la vie publique. Le problème de l’« intégration » est un autre des sujets qui a tué l’écologie politique. Une fois par jour ou par semaine, la sélection de La politique, c’est des rapports de forces. Ce sont eux qui ont les ressources. Mais la hiérarchie établie par l’Etat est inverse, parce qu’une menace terroriste, c’est idéal pour l’État. Il faut se donner des outils qui ne commencent pas par dépolitiser. Derrière la politique, il y a aussi le pouvoir, l’institution. Donc la question écologique ne peut pas les toucher. Ce n’est quand même pas arrivé très souvent. Tous ces sujets sont difficiles et nous restons dans un énorme retard intellectuel sur ces questions. Thus, his book proposes an end to the old dichotomy between nature and society—and the constitution, in … Pour Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l\'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l\'activité politique (comprise comme l\'élaboration progressive d\'un monde commun). Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. Bruno Latour “Inside” (plus French Natures!) On discute « cosmologie » et pas d’intérêts sur un fond matériel qui serait commun. Si on ne met pas cette affaire de déréliction au centre de la discussion, on ne comprend pas à quel point on est désorienté. Cela va tout changer. Les zadistes et les gens qui veulent construire un aéroport ne sont pas sur le même sol. Aller dire aux électeurs du Front national qu’ils ont raison de vouloir la protection du territoire, mais que ce territoire et cette protection n’ont plus de rapport avec la France des frontières et l’illusion d’une pureté ethnique, avouez que c’est compliqué comme négociation ! Oui, comme d’aller discuter avec les patrons et les cadres supérieurs du CAC40 pour leur dire qu’il faut qu’ils arrêtent de chercher la croissance. Ces conférences, créées … Ce travail ne peut pas être négligé sous prétexte que les causes sont urgentes. Pour le sociologue Bruno Latour, il est urgent de transformer les questions d’écologie en questions de territoire afin de sortir de la crise politique et environnementale. Pour Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l'activité politique (comprise comme l'élaboration progressive d'un monde commun). Ils ont parfaitement raison de dire que les questions politiques sont des questions territoriales. C’est cette variation-là qu’il faut capter. Ce travail n’a jamais eu lieu avec les écologistes. Quelle autre question voulez-vous poser ? Ce travail de description et de désignation de l’ennemi et de l’ami définit l’action politique. Est-ce que cela ne pose pas une question métaphysique ? Ma démonstration est au contraire que Gaïa est un personnage séculier et laïque par opposition à la notion de nature. Le bicaméralisme moderne, qui oppose nature à la société, le chercheur au politique, doit être remplacé. On n’a pas le choix de ses alliés possibles. Mais si les écologistes ne veulent plus régresser, où veulent-ils aller ? La Découverte, « Poche/Sciences humaines et sociales », 2006, 216 pages. Quel monde commun voulons-nous habiter ? Dans son dernier livre, « Où atterrir ? Elle a été inventée pour dépolitiser les rapports entre les humains et les objets à utiliser comme ressources. Bruno Latour. On le voit encore très clairement avec les États-Unis. C’est un terme mythologique. p. 156 L’erreur des modernes sur eux-mêmes est assez facile à comprendre une foi Copier Latour Bruno, Nous n'avons jamais été modernes. Tandis qu’en 20 ans, le climat est devenu un élément essentiel de la géopolitique. Elle est déjà passée à autre chose. C’est sympa, mais c’est un jeu avec des pièces en costumes. Mais le travail métaphysique de compréhension anthropologique, on a pensé qu’on pouvait s’en dispenser. D’où la nouvelle question : qu’est-ce qui évolue maintenant ? » Est-ce la nouvelle politique ? C’est cela que j’appelle « cosmologie ». À ce moment, on fait alliance entre la résistance de la société à l’exploitation et la résistance des êtres cohabitant à l’exploitation. Arriver à mettre un sujet aussi bizarre au cœur de l’activité politique en 23 ans, c’est extraordinaire ! Comment faire entrer les sciences en démocratie – (Bruno Latour,1999), Catalogue des 552 revues. » Il n’y a pas une politique qui absorbe la déréliction dans laquelle on se trouve. Bruno Latour, dans son livre Face à Gaïa présente une vision originale de l’Homme et de ses interactions avec une Nature repensée à l’ère de l’Anthropocène.Pour lui, l’Anthropocène est bel et bien une nouvelle époque géologique. La description de ce lieu d’atterrissage est le travail commun des scientifiques, des activistes, des artistes, des politiques. Ce que les divers champs des humanités, malgré leur sophistication, obsédés par la défense de la « dimension humaine » contre « l'empiètement illégitime » de la science et les risques d'une « naturalisation » excessive, ne pouvaient détecter, c'est aux historiens de la nature qu'il revient de le dénicher. Évidemment il y en a un, mais il est considéré comme n’appartenant pas au territoire sur lequel les États-Unis prennent leurs décisions. Bruno Latour (né en 1947 à Beaune, en France) est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français. Quelle agriculture ? Reporterre dans votre boîte mail : les États-Unis ne se sentent plus liés par ces questions, Quand les temps deviennent difficiles, une seule solution : l’entraide. Bruno Latour announces his project dramatically: “Political ecology has nothing whatsoever to do with nature, this jumble of Greek philosophy, French Cartesianism and American parks.” Nature, he asserts, far from being an obvious domain of reality, is a way of assembling political order without due process. Oui, cela partage toutes les sociétés et tous les individus. Pierre-Yves Condé . Après avoir été assistant de Jean-Jacques Salomon au CNAM, puis avoir enseigné à l'École des mines de Paris, il est depuis septembre 2006 professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po). Sauf que les néolibéraux ne remettent pas en cause l’extension des inégalités. Par exemple, si on a plus de bactéries dans l’intestin que de cellules dans le corps, cela devient difficile de définir le soi et les autres. Quand à Notre-Dame-des-Landes, on dit « on défend cette zone humide », c’est en fait : « On défend toutes les zones humides ! Et puis, l’histoire matérielle, l’histoire environnementale. Nous recommençons, voilà tout. La question est de savoir si l’on est capable de décrire cette nouvelle Terre, de se déplacer vers elle et de s’y adapter. Nature, he asserts, far from being an obvious domain of reality, is a way of assembling political order without due process. Plutôt que de reprendre l’entreprise familiale, Bruno Latour s’oriente vers des études de philosophie tout en s’intéressant à l’anthropologie. 54 citations de Bruno Latour. La politique est maintenant sous la contrainte d’une forme de pouvoir que moi, j’appelle Gaïa, et qui donne une autre occasion de définir la politique. Mais ce n’est pas si facile de passer des classes sociales aux classes « géo-sociales ». Ils se considèrent toujours comme un peuple sauvé. Évidemment avec les dangers que cela pose : « se reterritorialiser », « se réenraciner » sont des termes toxiques. J’ai pris cette magnifique image [ci-dessous] dans laquelle on reconnaît sur la glace en mer de Baffin un visage qui crie. Je discutais avec un de mes voisins, qui est un activiste des « communs ». Zad manif : © Isabelle Rimbert/Reporterre Cela signifie qu’on reterritorialise les questions politiques. Qu’est-ce que les sciences ? L'ouvrage s'ouvre avec une belle Antanaclase : « Que faire de l'écologie politique ? Et, tant que le social est défini par des relations entre les humains, la politique de défense des autres intérêts reste abstraite. La deuxième Terre, c’est celle qui est déjà occupée mais qu’on redécouvre non plus en extension, mais en intensité. Bruno Latour, Politiques de la nature. C’est bien ce qu’affirme, avec une constance méritoire, Bruno Latour : « Le virus n’a rien à voir avec la “nature”. Oui. C’est sensationnel ! La question sociale a mis presque cent ans, entre le début du XIXe siècle et la fin du XIXe siècle, à devenir le sujet principal des États européens. La question du terrorisme doit être prise au sérieux mais c’est une question de police. Les questions écologiques sont des sujets bouleversants. Consultez l’ensemble des contributions par Bruno Latour publiées dans le journal le Monde, M le Mag ou Le Monde des livres Cette situation de guerre reste dans nos têtes comme une espèce d’idéal de la vie politique. Par contre, ce qui est nouveau, c’est l’irruption d’une Terre qui a des définitions nouvelles. », le penseur Bruno Latour pose la question, en mettant au premier plan les questions politique et écologique. Il faut trouver des alliés partout, parce que nous partageons une grande ignorance sur l’état du sol sur lequel on va arriver. Bruno Latour. On s’est simplifié la vie avec deux ou trois références, Arne Naess, et un peu politiquement avec évidemment André Gorz et tous ces précurseurs. Avec l’armée, on défend les gens en leur montrant qu’on fait quelque chose ! Les États-Unis sont dans un monde où il n’y a pas de problèmes écologiques. Des aventuriers découvrent une Terre nouvelle et ça change tout. Bruno Latour, Politiques de la nature. Comment va-t-on dire aux gens qui veulent revenir au monde ancien et qu’on accuse de populisme qu’ils ont raison de vouloir un territoire, mais que ce n’est pas le bon territoire ? Reporterre s’est entretenu avec lui. Vous citez une phrase très belle qu’on retrouve sur plusieurs zones en lutte : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. Bruno Latour (né en 1947 à Beaune, en France) est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français. Mais comment on fait avec des alliés qui n’ont pas les mêmes buts de guerre que vous ? C’était la politique issue du traité de Westphalie en 1648. Cela demande qu’on explore d’autres façons de parler. Ou n’est-ce pas une fracture au sein de chaque société ? Vous employez les termes d’institution, de régime. Comment faire entrer les sciences en démocratie, Paris, Éd. Sortir de l’élevage intensif pour échapper aux pandémies, Grippe aviaire : des couacs dans la gestion par l’État inquiètent les éleveurs, Affaire du siècle : le tribunal est invité à condamner l’État pour «, Le projet de loi Climat enterre le délit d’écocide. " Cette nature incertaine des sources de l’action, et cette possibilité, pour des entités non humaines, de faire faire des choses, incite Bruno Latour à préférer le vocable d’actants plutôt que celui d’acteurs. . C’est pour cela que le terme de « zones critiques » me va très bien, « zones critiques » comme zones à défendre. L'anthropologie des modernes de Bruno Latour et Philippe Descola (EHESS, 2013) Peut-on dire que votre sociologie intégrerait dans la société les humains et les « non humains » ? Il faut trouver d’autres affects, d’autres tons. Pour proposer une autre carte de la politique, un autre axe que celui qui va de la régression à la modernisation, les écologistes se sont appuyés sur la « nature ». Après la modernité, la nature. Il ne faut pas oublier qu’une grande partie du ton le plus habituel de la gauche vient d’une histoire qui date d’un siècle, de la situation de guerre entre 1914 et 1917. Pourquoi ? Ça reprend les questions de genre, de colonisation, d’inégalités, de mode de vie. Professeur en science politique . Avant, on avait un échiquier à peu près plat sur lequel les gens se déplaçaient. Donc, entre eux et les gens qui prennent leurs décisions en fonction de ce que j’appelle le nouveau régime climatique — qui est plus vaste que le climat, il intègre aussi les animaux et la biodiversité —, il n’y a pas de monde commun, de métrique commune. Si on n’est pas nombreux, rien ne bouge ! » Latour commence par battre en brèche l'écologisme moderne, qui ne porte finalement pas sur la nature ! Je pense qu’il faut innover sur ce genre de tonalité là. Bruno Latour est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français né le 22 juin 1947 à Beaune. Bruno Latour — En termes de mythologie politique et en fait, de « cosmologie », dans le sens où ce terme est utilisé par les anthropologues. Philippe Descola nous a appris à sortir de l’opposition entre nature et culture et à reconnaître la possibilité d’imaginer un monde ou les non humains sont en dialogue total avec les humains. Du point de vue de la philosophie de la nature de Lovelock, l’environnement est produit par les organismes. Qu’est-ce que l’économie ? Darwin ne mettait pas l’accent sur l’environnement, mais sur les organismes dans un environnement au sein duquel il leur fallait survivre. Après avoir enseigné à l'École des mines de Paris, il est depuis septembre 2006 professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (dit Sciences Po). Vous proposez la réintégration de Gaïa en politique. Nous sommes les seuls capables d’ignorer nos conditions matérielles à ce point-là. Tout le monde est d’accord sur le constat de l’extension des inégalités et de l’excès de déréglementation. L’auteur s’attaque au projet de … Je ne sais pas. On ne sera pas tous intégrés ensemble. Cela change tout parce du coup, il devient très difficile de définir un organisme ou même une population d’organismes isolés du reste. En même temps, des partis qui viennent de la tradition ouvrière du XIXe siècle intègrent maintenant la question écologique. Cette politisation du climat s’est faite assez vite finalement. N’est-ce pas une métaphysique non déiste ? On met Dieu à côté — non pas dans un traité de paix avec les religions, mais dans un armistice —, mais le but reste religieux, c’est-à-dire de salut. Si on cherche un nom qui permette de sortir de la notion de « nature », qui a dépolitisé la question écologique, le mot de « Gaïa » est une bonne alternative. Cela continue à organiser la politique. Reporterre s’est entretenu avec lui. La notion de nature est une question politique. Alors qu’en fait, ils ont toujours désigné autre chose. Bruno Latour, born in 1947 in Beaune, Burgundy, from a wine grower family, was trained first as a philosopher and then an anthropologist. Défendre les territoires : on se bouge. C’est horrible, le confinement !… J’ai pensé qu’il fallait essayer de faire du positif avec du négatif. Et de quoi se compose le territoire ? Toutes ces questions ont un rapport avec la notion de ressources. Et, évidemment, c’est le contraire ! Fondée sur les nations, les États…. « Armillaire », 1999, 383 p. 1 Dans cet ouvrage qui poursuit la réflexion entamée dans Nous n’avons jamais été modernes (1994), Bruno Latour s’attache à … Oui. Politiques de la nature de Bruno Latour sur AbeBooks.fr - ISBN 10 : 2707142190 - ISBN 13 : 9782707142191 - La Découverte - 2004 - Couverture souple Lundi 30 novembre, les chefs d'Etat inaugurent la COP21 dans un Bourget sous haute sécurité. » Il y a un autre mot : « Nous sommes contre l’aéroport et son monde. “ Politics of Nature: How to Bring the Sciences into Democracy by French author Bruno Latour, brings a fascinating and bold new twist to contemporary discussions about the nature of ‘nature.’ Latour proposes a radical shift in current conceptions of ‘political ecology,’ arguing that mainstream environmental movements are doomed to fail so long as they envision political ecology as inextricably … ». He is especially known for his work in the field of science and technology studies (STS). Il y a des bons virus et des virus néfastes, des bonnes industries et des mauvaises, des produits utiles et d’autres qui ne le sont pas. Même avec tout cela, cela fait un siècle. Dès le début, le lien entre la crise sanitaire et la crise écologique m’est apparu comme une évidence. Le problème est de trouver le costume qui corresponde à maintenant. Si on ne comprend pas que ceux qui refusent d’agir sont aussi troublés que ceux qui agissent, on perd l’occasion d’établir des alliances possibles. C’est LE grand texte qui fait une liaison entre la question de la pauvreté et la question écologique. Bruno Latour. Et la thèse de Lovelock est une grande découverte scientifique. La question de Gaïa implique que la Terre se régule elle-même. Le vide de la politique est matérialisé par le fait que l’État s’intéresse tellement à la question de sécurité. Mais en même temps, c’est bien de cela dont il s’agit dans l’écologie. C’est le texte qu’aurait dû écrire un ou une écologiste en position de pouvoir. Oui, des États et des ressources. On ne peut pas simplement y ajouter à la question sociale. October 29, 2018 by Steve Mentz. . Il pourrait s’imposer sans que personne ne fasse rien ! Etre nature (1/7). Mais il y a une question fondamentale : il faut bien que des voix, qui sont forcément des voix humaines, disent quels éléments de la nature on veut ! Que voulez-vous dire par « déréliction » ? Quels batraciens veut-on garder ? Cette autre chose n’a jamais eu de représentation crédible pour ceux qui sont dans cet état de « déréliction », d’« embarrassement ». Reporterre — Comment décrire la situation politique d’aujourd’hui ? Photos : Bruno Latour, philosophe et sociologue des sciences, professeur émérite associé au médialab de Sciences-Po Paris. © 2019 Reporterre - tous droits reservés. Mais les partis ne la représentent pas. C’était stable. Et puis l’autre côté de la question me paraît beaucoup plus troublant. C’est là qu’on est de nouveau dans la « cosmologie ». Dans Reporterre, vous aviez expliqué que la question du climat est bien plus importante que le terrorisme de Daech. Professeur au Collège de France, Chaire d’anthropologie de la nature . Quels avions veut-on ? », le penseur Bruno Latour pose la question, en mettant au premier plan les questions politique et écologique. © Manuel Braun Il est beaucoup plus difficile de définir des fronts que de définir les amis et les ennemis. Alors que la crise du climat est une question de guerre. Alors que la nature, les « lois de la nature » sont une figure providentielle. Ces questions territoriales définissent des intérêts et des mondes. Mais elles n’ont pas fait l’objet d’une mise en politique par la gauche. Ce que fait la France insoumise, par exemple ? Groenland : © Bruno Latour Quelles zones humides ? Elle est capitale. Comment faire entrer les sciences en démocratie, La Découverte, 1999 . Vous disiez que pour faire une intégration, il faut exclure quelque part. Cela m’a été révélé par le moment où Trump s’est retiré de l’Accord de Paris sur le climat. Rien ne peut leur arriver. La première est une crise dont on trouvera une solution à court terme ; la seconde une mutation sans retour. Mais aussi des humains avec les semences qu’ils préfèrent avoir, les loups avec lesquels ils sont prêts à cohabiter ou pas, les éoliennes avec lesquelles ils sont prêts à vivre ou pas, etc. S’ils se sont assemblés à Paris et dans toutes les COP, c’est qu’ils étaient poussés par une autorité — ni étatique ni légale — mais une autorité quand même, puisque c’est le climat. Vous ne pouvez plus vous balader sans vous dire : « Ce spectacle que je vois est magnifique, mais est aussi causé par ma connivence. Professor Bruno Latour delivers the Gifford Lecture series entitled "Facing Gaia. Ed. s d’articles, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.6525, Politiques de la nature. Il y a eu pas mal de révolutions avant : 1848, la Commune, pour ne parler que de la France…. Parce qu’on n’a jamais compris qui on devait intégrer et avec qui. L’indifférence à l’écologie est d’origine religieuse — même dans ses versions les plus apparemment laïques. En tous les cas, comme quelque chose qui n’est pas politique. Quand Bush père dit « The American way of life is not negotiable », c’est un argument religieux. La question de la « régression ou de la progression », celle de l’« intégration », sont des questions qui posent des problèmes anthropologiques énormes. Pourtant, la société civile a déjà énormément changé. Non, parce que c’est une constante des Modernes depuis toujours. Si on n’en comprend pas la profondeur, on ne comprend pas la réaction de ceux qui nient. Qu’entendez-vous par ce terme de classes « géo-sociales » ? Bruno Latour : © Émilie Hermant Je n’exagère pas quand je dis qu’il s’agit de la découverte d’une nouvelle Terre. De l'écologie politique ! Il y a un problème émotionnel : quand on a lu trois numéros de Reporterre ou qu’on a vu trois reportages à la télévision, sur les scandales des OGM, sur le blanchiment des coraux et sur M. Trump, on se demande : « Mais que faire de tout cela ? L’indifférence de la religion à l’environnement est une indifférence à la matière.

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